Car après la fin vient le salut. Et il apparaît que souvent les designers veulent sauver le monde. Nous avons donc proposé de dédier le dossier d’Azimuts 44 à l’ambition du design et à ses limites. WDCTATSTW. When Design Cherishes The Ambition to Save the World. Une ambition que raille Pierre Doze, du moins dans les formes qu’elle a fini par endosser aujourd’hui – entre bonne conscience, angélisme béat, cynisme et improbité intellectuelle –, tout en reconnaissant qu’elle habite et hante l’histoire du design à la manière d’une vocation paradoxale.
Peut-être le salut passera-t-il par des formes de design alternatives, comme le design critique ou spéculatif… Pour s’en convaincre, on pourra lire la traduction inédite du bilan proposé par Anthony Dunne et Fiona Raby dans Speculative Everything, où les auteurs montrent comment le recours aux fictions vraisemblables peut régénérer la pratique du design.
La suite du numéro est faite de cinq entretiens. Avec David Benqué, designer-chercheur, et ancien élève de Dunne & Raby au Royal College of Art, qui est venu présenter ses recherche à Saint-Étienne ; avec Nicolas Nova, auteur, chercheur et commissaire d’expositions, qui montre pourquoi le design est l’un des lieux féconds où l’imagination peut s’exprimer aujourd’hui ; avec Johannes Bergerhausen, chercheur en typographie, auteur de decodeunicode ; avec le designer graphique, dessinateur de caractères et éditeur Peter Biľak, accueilli lui aussi à Saint-Étienne avec beaucoup de plaisir pour une présentation de son magazine Works That Work ; avec Izet Sheshivari enfin, designer graphique, éditeur et commissaire (entre autres) de l’exposition The Liberated Page, dont il propose ici une critique rétrospective.
Nous remercions vivement tous celles et ceux qui ont contribué à ces deux numéros, les auteurs d’abord pour leur générosité, mais aussi tous les étudiants-chercheurs du CyDRe qui déploient une énergie sans limites pour que vive Azimuts. Merci aussi à tou(te)s nos lectrices, lecteurs et abonné(e)s, pour leur fidélité, leur patience et leurs soutiens, essentiels à la pérennité de la revue.